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mercredi 9 novembre 2011, par ,
La 12ème Croisade Noire n’était plus. Abaddon s’était replié dans l’oeil de la terreur avec le restant de ses forteresses noires, et les renforts impériaux arrivaient de tous les secteurs pour pourchasser les dernières bandes du chaos qui se désagrégeaient dans la retraite du Fléau. Corvus Rax, capitaine des Night Lords, y vu l’opportunité d’étendre son pouvoir. Rassemblant les frères de batailles de sa bande de guerre, les Ravens of the Shade, Corvus les invectiva, les défia en les traitant de misérables qui foulaient aux pieds les enseignements de Konrad Curze en se tapissant tel des lâches dans les ténèbres, au lieu de les faire leurs et de frapper l’ennemi depuis l’ombre tel Night Haunter.
Il fit là preuve d’un lyrisme tel que ses mots s’imprimèrent dans les esprits des Night Lords présent, comme un fer ardent réveillant en eux leur haine millénaire de l’Imperium, qui leur avait une fois encore fait goûter à l’amertume de la défaite.
Rapidement, les Night Lords rallièrent les bandes du chaos environnantes, et les crânes de leurs anciens champions vinrent bientôt orner la bannière du nouveau Seigneur du Chaos. Au cours de ces combats, Corvus Rax pilla un navire d’exploration aux armes des Word Bearers. Il mit la main sur de nombreux artefacts que les zélotes du chaos avaient scellés, et comptaient transporter à l’abri des combats pour les soumettre à l’étude de leurs Apôtres Noirs. L’un de ces trésors était connu des mortels sous le nom d’Oeil des Destinées. Corvus le prit et le fit sien, et ce fut le début de sa chute.
L’Oeil dota Corvus d’un pouvoir de prescience qui lui permit de guider sa nouvelle armée entre les mailles du filet impérial, tout en lançant les raids nécessaire à l’entretien de sa machine de guerre. Mais bientôt, ses yeux se posaient sur plusieurs réalités lorsqu’il était éveillé, et s’égaraient sur des visions prophétiques fantasmées lorsqu’il les fermait. Dans ce cauchemar d’infinies possibilités qui l’emmena aux limites de la folie, Corvus senti un nexus, là où les fils du destin s’entremêlaient, là où il pourrait trouver une réponse finale à ses questions et dominer l’Oeil pour le plier à sa volonté.
Corvus se retrancha dans ses quartiers et poussa sa vision a la limite de ses forces pendant des semaines. Il fini par resurgir avec un seul mot qu’il répétait sans cesse : Galian. C’est là que son destin se jouerait, c’est là qu’il aurait ses réponses. Trop interloquée pour mettre en cause l’autorité de son seigneur, l’armée de Corvus, durement encadrée par sa garde personnelle de légionnaires des Night Lords sous les ordres du terrible Riman Kaine, fit route pour ce système qui avait miraculeusement échappé à la Guerre Gothique...Jusqu’à présent...
Les circonvolutions de Corvus Rax permirent à l’Imperium de se redéployer en un système de surveillance beaucoup mieux organisé. Le capitaine Edduard des Iron Angels avait rallié à lui les forces éparses des autres chapitres du secteur, la taille des effectifs de sa 3ème force de frappe le plaçant comme commandant de fait de toute coalition. Bien que réticent à suivre le commandement d’un chapitre aussi peu renommé, les commandeurs Space Marines furent forcés de reconnaître le génie stratégique et la gestion exemplaire d’Edduard. Rapidement, l’armada combinée des flottes Space Marines se scinda en diverses forces d’intervention qui répondraient à tout appel émis par les patrouilles de la Navy impériale. Mais ce fut l’archiviste Loghain, du groupe de commandement des Iron Angels, qui repéra le premier les fluctuations warp annonciatrices de l’arrivée de la flotte de Corvus Rax dans le système Galian.
Edduard dépêcha sans attendre sa flotte pour intercepter Corvus Rax et lança un message de ralliement aux autres forces de combat : ils tenaient leur proie. La bataille spatiale dura 4 jours durant, les Iron Angels contenant la flotte chaotique pendant que les renforts impériaux finalisaient leur stratégie d’encerclement pour lui couper toute retraite. Se voyant perdu, Rax tenta un dernier coup en ordonnant un débarquement immédiat de toutes ses forces sur les planètes alentour, prenant soin au passage de défier ses ennemis de le suivre sur Galian, et de le défaire par eux-même. Le capitaine Edduard ignora ces injures, pressentant un piège grossier, et s’appliqua à la destruction méthodique des plus gros bâtiments de la flotte du chaos, pendant que ses Thunderhawks interceptaient les vaisseaux de débarquement des Night Lords. D’autre n’eurent cependant pas la patience du commandeur, et plusieurs croiseurs des autres forces Space Marines rompirent la formation pour s’élancer à la poursuite de Corvus Rax et sa garde rapprochée.
Les Ravens of the Shade, toujours fidèles à leur seigneur, débarquèrent en force sur l’astroport principal de la ruche Tarvis, éliminant rapidement toute résistance et reprogrammant les systèmes de défense automatisée pour tendre à leurs poursuivants un piège mortel. Vingt minutes plus tard, les premiers modules d’atterrissage touchaient le tarmac de l’astroport. A peine les lourdes rampes blindées abaissées, les systèmes d’armes de la station, les Havocs et les Terminators des Night Lords firent feu sur les Space Marines encore maintenus dans leurs harnachements. Une heure plus tard, le dernier Astartes de la première vague d’assaut, le capitaine Geraud de Payns des Steel Champions, rendait l’âme.
Cette cuisante défaite sema la discorde entre les différentes armées Space Marines, chacun accusant l’autre d’avoir fait trop peu, trop tard, et d’avoir laisser ses frères aller au massacre. Non des moindre était la colère des Steel Champions, qui venaient de perdre près d’une demi-compagnie de frères de bataille, ainsi que leur groupe de commandement et certains de leurs officiers les plus expérimentés. L’objet principal de leur rancœur était les Wild Tigers, dont les Thunderhawks n’avaient pas pû procéder à l’extraction des Steel Champions du fait de la puissante DCA de l’astroport. Edduard réalisa que l’alliance qu’il avait réussi à bâtir ne tenait plus qu’à un fil, et que seul un acte de dévotion pouvait restaurer l’union dans cette force composite. Il s’exclama qu’il n’y avait qu’un seul responsable du « massacre de Tarvis » : Corvus Rax.
Le sang des frères tombés ne pouvait être vengé que par la mort du seigneur du chaos, et l’annihilation de tous les traîtres. Il déclara dès ce moment que les Iron Angels partaient en croisade, et qu’ils n’auraient de répit cette tâche achevée. Inspirés par ces paroles, les autres Space Marines jurèrent de se joindre à la croisade, et bientôt, du commandant au simple Marines, les Astartes échangèrent les vœux de vengeance et de fidélité. L’insigne de la croisade fut sélectionné et inclus dans les armoiries des forces des différents chapitres.
Pendant ce temps, le plan de Corvus portait ses fruits : sa flotte avait été réduite en pièces et dérivait en flamme dans le système, mais ses troupes avaient débarqué sur toutes les planètes habitées, et menaient des actions de guérillas qui mettaient à mal les loyalistes. Lui même et ses fidèles Ravens of the Shade se terraient dans les complexes souterrains de la ruche Tarvis et menaient des raids meurtriers contre les forces de défenses planétaires et les bases avancées des Space Marines. L’Oeil le tourmentait cependant de plus en plus, au point que ses hommes se demandaient en secret si un changement de champion n’était pas préférable aux éclats de folie délirante auxquels Rax était sujet. Il ne percevait plus la réalité : les limites de l’espace et du temps étaient floues, chaque action se répercutaient en cascade dans son esprit, chacune subtilement différente des autres, et pourtant similaires et convergentes. Bientôt, ils connaîtraient les secrets, disait-il. Bientôt, l’Oeil leur parlerait.
Les errements de Corvus Rax et la détermination renouvelée des Astartes finirent par avoir raison des forces du chaos. Repoussés dans les profondeurs des jungles, aux confins des déserts de roches, bannis dans les landes polluées de Galian, la jadis puissante armée de Corvus Rax en fut réduite à nouveau à se terrer et fuir pour survivre. Lui-même traqué et encerclé par les croisés, il livra un dernier baroud d’honneur dans les entrailles de la cité-ruche Tarvis, ou le capitaine Edduard l’élimina en combat singulier. Mais à peine la tête du déchu touchait-elle le sol que les Dieux Sombres manifestèrent leur colère.
L’Oeil des Destinées s’éleva silencieusement au dessus du cadavre de Rax dans une colonne de ténèbres, l’âme de son précédent possesseur servant de source d’énergie pour activer l’ancienne sorcellerie qu’il renfermait. Puis il prit de la vitesse pour disparaître dans les cieux de Galian, sous les yeux médusés des survivants. Loin au dessus de la planète, le croiseur d’attaque « Dorn’s Valour » des Steel Champions fut littéralement coupé en deux par cette énergie noire inconnue qui continua sa course en direction de l’étoile jumelle du système à une vitesse ahurissante.
Une semaine passa sans que rien d’autre n’arrive : les croisés reprirent leur chasse aux traîtres sur les différentes planètes du système, débusquant les marines du chaos et retournant contre eux leurs techniques de guérilla. Les archivistes des différentes factions Space Marines ne pouvaient cependant tout bonnement pas ignorer ce qui venait de se passer sous leurs yeux, et tinrent un conclave sur le vaisseau-amiral des Iron Angels, la barge de bataille « Legacy of Caliban », pour sonder psychiquement le système et localiser cette mystérieuse source d’énergie. Il leur fut toutes les arcanes de leur art pour en retrouver la trace. Ce qui était l’Oeil des Destinées s’était stabilisé entre les astres jumeaux, là où n’importe quel matériau aurait été réduit en poussière par les titanesques forces gravitationnelles à l’œuvre. Au fil des heures, les archivistes durent se rendre à l’évidence : la présence de l’artefact du chaos devenait de plus en plus nette, alors qu’il semblait se nourrir de l’énergie des deux astres. Incapable d’atteindre physiquement l’Oeil et ne sachant pas comment le contrer, les croisés ne purent qu’être spectateur de la suite des événements.
Ayant atteint une masse d’énergie critique, l’Oeil explosa en une multitude de fragments, libérant un torrent sans fin de flammes rougeoyantes qui éclipsèrent bientôt la lumière des étoiles. Tout le système Galian était désormais ceinturé d’un halo de flammes mouvantes et torturées, les navigators devinrent aveugles à la lumière de l’astronomican, et les psykers vacillèrent : l’oeil s’était ouvert, l’Empyréan les regardait. Et les démons apparurent.
Piégés et sans espoir de retours, les Space Marines s’organisèrent pour défendre les populations des planètes du système. Vague après vague, assaut après assaut, années après années, les Space Marines tinrent les lignes de l’humanité contre la folie du warp. Les citoyens de Galian se tournèrent vers eux pour les sauver de l’enfer du chaos, et les Space Marine remodelèrent leurs sociétés pour en faire des exemples de rectitude martiale dirigés d’une poigne de fer. L’intégralité de l’appareil productif de Galian fut formaté pour une économie de guerre sous les ordres des commandants Space Marines, et des milliers furent sacrifiés pour tenir les lignes de front.
Tel était le prix de la survie.
Des périodes d’accalmies plus ou moins longues entre les invasions démoniaques permirent aux Space Marines de mettre en place un véritable empire militarisé, et de recruter de nouveaux novices dans la population locale. Cependant, ces temps de relaxe ravivèrent les tensions entre les différents chapitres des croisés, qui devinrent de plus en plus indépendantistes, au point de s’enfermer dans l’autarcie. Près d’un siècle plus tard, rares étaient les vétérans de la croisade de Galian encore en vie : les nouvelles générations de Space Marines ne connaissaient que la société totalitaire tenue par les chapitres, la misère, les privations, l’influence pernicieuse du warp sur les corps et les esprits, et la lutte sans fin contre les engeances du warp. L’Imperium et la lumière de l’Empereur de l’Humanité résonnaient désormais comme autant de fables d’un passé lointain et révolu.
Puis, le halo de flamme qui emprisonnait le système disparu, comme s’il n’avait jamais été là. La lumière de l’astronomican brillait à nouveau, et l’influence du warp, qui avait pesé sur Galian pendant plus d’un siècle, se volatilisa. Les murmures étranglés des démons laissèrent bientôt place à un silence apaisant. L’écosystème des planètes se remis lui aussi à une vitesse prodigieuse de la souillure du chaos, et les hommes et femmes de Galian purent enfin goûter au plaisir simple d’une nuit sans peurs.
De nouveaux vaisseaux de l’Adeptus Astartes pénétrèrent le système, mais ce qui aurait pu être de grandes retrouvailles entre parents de l’humanité se trouva être un échange froid et tendu. Il s’agissait d’une croisade Black Templars menée par le connétable Octavius Nemetorius, qui venait avec beaucoup de questions, et des menaces voilées mais lourdes de conséquences. Une flotte impériale de reconnaissance avait été envoyée au préalable pour prendre contact avec Galian dès la tempête warp terminée, et celle-ci avait tout bonnement disparue. Octavius se posait également des questions sur cette nouvelle société où des Space Marines s’étaient érigés en seigneurs et maître de plusieurs mondes impériaux. Par quels moyens ces derniers avaient-ils survécus pendant si longtemps à l’influence du warp ? Comment se faisait-il que les mondes n’en portent pas trace ?
Ces conclusions furent envoyées à l’Inquisition pendant que les Black Templars faisaient une estimation de la puissance militaire des anciens croisés de Galian, tout en maintenant une quarantaine du système, bloquant les transports et brouillant les communications extra-système que les croisés pourraient avoir avec leurs chapitres d’origine. Bientôt, les Knight Paladins, un chapitre affilié à l’Inquisition, arrivait dans le secteur pour commencer l’enquête sur les événements qui avait fait quitter Galian du giron de l’Imperium pendant 127 ans. Une escorte armée de l’inquisition devait également atteindre Galian dans les semaines suivantes.
Ils n’eurent pas le temps de mener à bien leurs investigations : une massive flotte aux couleurs de la légion traîtresse des Word Bearers, menée par l’apôtre noir Hyparchus, pénétra dans le système, alors même qu’émergeait une ancienne menace du sol même des planètes de Galian. Les bandes de marines du chaos s’étaient à nouveau unies sous la bannière des Raven of the Shade menés par Riman Kaine, réclamant une fois encore vengeance sur ceux qui les avait défait un siècle de cela...